Trajet :
Bus : arrêt Cours Dillon lignes 2, 10, 12 ; arrêt Saint-Cyprien lignes 1, 14, 45. Métro : ligne A - station Esquirol ou St-Cyprien République. Stationnement :Port Viguerie, impossible dans l'enceinte de l'Hôtel-Dieu.
Description :
Première ouverture au public de la Salle Gaspard de Maniban, nouvellement restaurée et embellie de portraits de bienfaiteurs des Hospices Civils et Maisons de Charité jamais vus du public.
Description Longue :
Au cours du XVIème siècle et tout au long du XVIIIème siècle, les [bienfaiteurs des hospices](https://www.chu-toulouse.fr/-les-restaurations-de-portraits-de-bienfaiteurs-), souvent très généreux, ont été nombreux à faire don ou legs de tout ou partie de leurs biens sous forme matérielle ou pécuniaire.
Une fondation créée le 21 mars 1557 assurait à ces généreux donateurs des messes pour le repos de leur âme et le droit d’avoir leur portrait exposé.
Loin d’être de simples ornementations, ces tableaux étaient destinés d’abord à marquer pour l’avenir la générosité de femmes et d’hommes, notables influents ou modestes donateurs, envers les « malades pauvres » à qui l’on donnait tous les soins possibles sans compter son temps et ses efforts.
**Les Hospices Civils, comme les Maisons de Charité, étaient redevables depuis toujours envers ces bienfaiteurs pour le bon fonctionnement de leur structure.**
Ces portraits de bienfaiteurs vont, pendant quatre siècles, orner les grandes salles des malades, les salles d’honneur et les couloirs des hospices, et des Maisons de Charité de Toulouse.
Réalisés en général après le décès du donateur, ces tableaux, même s’ils n’ont pas de valeur artistique reconnue, ont été pendant des siècles des témoignages des costumes et des figures passées.
A la Révolution, beaucoup de ces tableaux – symbole de l’Ancien Régime – furent vandalisés, détruits, mis en débarras...
Une restauration des toiles, entreprise en 1852, a permis de recenser 92 portraits donnés entre 1760 et 1841. En 1869, Hyacinthe Carrère, un biographe toulousain, pour la rédaction de son guide des étrangers dans Toulouse, visita les hôpitaux et Maisons de Charité de la ville et [dressa un inventaire des portraits de bienfaiteurs qu’il y a trouvé.](https://www.chu-toulouse.fr/IMG/pdf/01-liste_carrere_1869-2.pdf)
Il a identifié 298 tableaux avec dédicace représentant 253 personnages : plusieurs personnes ayant leur image dans deux ou même trois établissements, comme par exemple Bernard Labat de Mourlens (dont les deux portraits existants ont été retrouvés en 2006 et 2015) bienfaiteur à la fois de l’Hôtel-Dieu et de la Maison de Charité de Saint-Etienne.
Les 298 tableaux identifiés étaient détenus par 10 établissements ; parmi eux l’Hôtel-Dieu en abritait 138, la Grave 74, l’hospice des Orphelines 11 et 73 étaient répartis dans les sept maisons de charité des différentes paroisses de la ville.
En 1905, le docteur Barbot signalait que deux rangées de portraits décoraient sur toute leur hauteur les murs de la salle des Pèlerins à l’Hôtel-Dieu Saint-Jacques.
_« L’Hôtel–Dieu est plus qu’un asile pour les malheureux, c’est presque un demi-musée. La galerie des nombreux portraits de ses bienfaiteurs […] constitue un hommage à la mémoire de généreux philanthropes, depuis les plus humbles jusqu’aux privilégiés du sort et de la fortune […] »._
Depuis, ce nombre a considérablement diminué : pertes, éparpillements mais aussi la « modernisation » de l’Hôtel-Dieu entre 1952 et 1960. Ces bouleversements allaient entraîner la dispersion de la collection.
Aujourd’hui, l’Hôtel-Dieu ne possède plus qu’un peu plus d’une vingtaine de ces portraits de bienfaiteurs exposés au public.
En 2015, le CCAS de Toulouse fit don de plusieurs portraits qui dormaient dans ses réserves. Le CHU en a déjà restauré plus d’une quinzaine, parmi ceux que vous pourrez voir lors des Journées du Patrimoine.
Parmi les bienfaiteurs trônant dans la salle Gaspard de Maniban, **Arnaud Baric (voir photo) est le personnage le plus important de cette collection : il est le fondateur de l’Hôpital Saint-Joseph de La Grave**, ou plus exactement celui qui a transformé le site qui accueillait jusque là les perstiférés pour en faire en 1647 un hôpital général destiné à l’enfermement des pauvres et miséreux de Toulouse et des prostituées ; afin que _« les pécheresses soient converties, les vieillards disposés à bien mourir, la jeunesse instruite et moralisée »._
Ses contemporains lui témoignèrent leur reconnaissance en plaçant son portrait à La Grave, dans le quartier des Filles de La Charité. On perdit sa trace dans les années 1970.
C’est seulement en 2006 que le tableau fut retrouvé par Maurice Prin (1928 - 2019) Conservateur honoraire du Couvent des Jacobins qui le remis au Professeur Lise Enjalbert (1916-2015), virologue et présidente de l’Association des Amis de l’Hôtel-Dieu Saint-Jacques et de La Grave.
Le Pr. Enjalbert céda l’œuvre au CHU de Toulouse qui en finança la restauration en 2008. Le tableau fut enfin installé dans la salle Gaspard de Maniban en mai 2021.
**Renseignements :**
05 61 77 82 72
**Accès :**
Métro : ligne A - station Saint-Cyprien République ou station Esquirol
Bus : arrêt Cour Dillon lignes 2, 10, 12 ; arrêt Saint-Cyprien lignes 1, 14, 45
Stationnement : Port Viguerie – impossible dans l’enceinte de l’Hôtel-Dieu